Ana et Nasu au Japon

Niveau température, il fait moins chaud qu'en France ! 25 degrés au soleil, petite brise chaude.
L'humidité n'est pas plus forte qu'au Japon et cela m'étonne, je penserais que ce serait bien pire !
Le soleil ne tape pas trop fort, le ciel est plutôt orageux mais cela en fait un temps agréable !
J'ai surtout l'impression de respirer de la poussière X_x... Car oui, dans les rues de la capitale, c'est une espèce de sable poussiéreux dans toutes les rues. Il n'y a pas de trottoir. Quelques fois des énormes bosses qui sortent d'on ne sais où, qu'importe, les taxis verts pommes passent dessus, blasés.
Les odeurs sont très fortes. La transpiration, la poussière, les coins de rue qui font office de décharge à ciel ouvert...

Un petit fleuve passe au milieu du quartier, il faut le franchir avec par une longue planche de bois, car les travaux pour rejoindre les deux rives ont été abandonnés.
On ne voit qu'une chape de béton informe à côté, avec des tiges de fer rouillées mêlées aux caissons de bouteilles ancrées dans le ciment qui dépassent. Le ruisseau charrie lentement des déchets innombrables. Que ce soit dans le cours d'eau ou dans le sable/poussière, d'ailleurs, peu importe. Cela semble faire parti du sol, du décor.

Les enseignes peintes à l'ancienne s'alignent, abandonnées, ou tenues. Ça et là des bâtiments en ruine. Les femmes épluchent des agrumes et vendent des bananes plantains à même les trottoirs, pour une poignée de centimes (d'euro). Quelques fois, elles grillent les bananes, en font des beignets (sortes d'acra sucrés). C'est très bon en tout cas.

Les enfants en bas âge nous court après, nous disent haut et fort "Bonjour Monsieur Bonjour Madame".
Souvent je n'ose pas regarder les gens en face. Je me sens si confuse face à tout ça. De la stupéfaction mêlée à une grande honte sûrement. Les gens vivent pourtant, et un rien semble les faire rire ou les rendre heureux.


Je n'ai pas vu d'autres Blancs ( toubab) à par moi et mon père depuis ma sortie de l'aéroport. Autant dire qu'on ne passe pas inaperçus, vraiment pas. Les taxis s'arrêtent à notre hauteur toutes les trente secondes d'un klaxonnement rapide. On décline, ils passent leur chemin, jusqu'à ce qu'un autre fasse de même.

J'ai senti que je passais en Afrique de l'Ouest en prenant mon deuxième avion (Addis Abeba (Ethiopie)/ Brazzaville (Congo)).
Les gens d'Afrique de l'Est et d'Afrique de l'Ouest/centrale sont tellement différents... *D'après ce que j'ai pu observer et ce que m'a dit mon père, qui a déjà visité cinq pays différents sur ce continent déjà*
Alors qu'en Ethiopie tout le monde se tenait bien et calmement, presque avec retenue (un peu trop peut-être), arriver à trouver son siège dans l'avion rempli pour la plupart de Congolais d'origine venant de France fut un véritable capharnaüm. Et vas-y que jte pousse, que jte donne des coups de valise, et que j'appelle ma cousine de l'autre côté, que j'engueule le petit qui braille, et qu'on rigole, et qu'on refait le chemin totalement à contre sens parce qu'on a loupé son siège, même si ça embête 15 personnes. C'est... très vivant, et cela m'a fait sourire.
Ici tout le monde s'appelle, Mon Frère, Ma Soeur, Tonton, Tantine.

Quelques paradoxes aussi. A part les taxis, les seules voitures que l'on aperçoit sont soit les minibus navettes des hôtels ou de gros break/berlines rutilantes et brillantes de propreté. C'est étrange...

D'autres personnes se démarquent aussi socialement de façon visible, surtout chez les jeunes.
Ils sont un peu mieux sapés, arborent des jeans, des ceintures, des sacs de contrefaçon, se donnent un air un peu snob.

Peut être que cette apparence n'est qu'un masque, mais ils semblent en prendre grand soin. Je ne sais pas trop quoi en penser.
Il n'est pas rare de croiser quelqu'un qui écoute sa musique en marchant sur son téléphone, à fond.

Paradoxe désolant. Dans une ville, capitale, où l'on ne peut voir aucun trottoir, on trouve le budget pour mettre un écran géant qui diffuse des clips à longueur de journée.